“Va dans le jardin et apporte-moi une citrouille. Cendrillon alla aussitôt cueillir la plus belle qu’elle put trouver, et la porta à sa Marraine, ne pouvant deviner comment cette citrouille la pourrait faire aller au Bal. Sa Marraine la creusa, et n’ayant laissé que l’écorce, la frappa de sa baguette, et la citrouille fut aussitôt changée en un beau carrosse tout doré”
Cendrillon, Charles Perrault
Les week-ends d’automne sont bien trop propices à la mélancolie. Parce que l’automne n’est pas fait pour vivre seul(e). Parce que les balades dans les feuilles mortes du Palais-Royal. Parce que les chocolats chauds sous la couette le samedi après-midi. Parce que mes mains dans tes poches sur les bancs publics. Parce que les dimanches matins dans tes sweats en frottant la buée des vitres glacées. Non décidément l’Automne n’est pas fait pour les âmes seules.
Cette solitude choisie, par respect, par honnêteté, par fatalisme, eh bien elle pèse quand même très lourd. Elle est presque insoutenable quand tu m’envoies ces mots si bruts qui me laissent sans voix. Mais tout au fond de moi, derrière la gorge nouée et les yeux embués je sais qu’elle est/sera salvatrice.
Bien trop nombreux sont ceux que la solitude paralyse. Et je ne peux me permettre de porter un jugement car je ne connais que trop bien cette angoisse, ce trou béant dont on aimerait ne jamais connaître la profondeur. Celle-là reste parce que quand même ce soir elle ne dormira pas seule. Celui-la n’ose pas partir parce que la zone de confort qu’offre le quotidien rassurant n’a pas de prix. Cette autre encore le quittera, le reprendra, puis le quittera à nouveau avant de revenir car non décidément vivre seule c’est impossible. Ont-ils raison?
Rester par peur de se retrouver avec soi-même. Rester par angoisse de ne pas retrouver à nouveau quelqu’un avec qui partager des instants de vie. Rester par crainte des regrets. Les raisons sont nombreuses. Certaines plus que valables.
Personnellement j’ai choisi l’intuition, l’inconnu, la folie un peu aussi. La tristesse, le doute et la mélancolie font aussi partie du package quotidien. Personne ne saura jamais si l’on a fait le bon choix. Personne ne peut se permettre un jugement sur une quelconque situation. A part soi-même.
Alors quand rien ne va plus, je me souviens de ce que me dit mon Papa. Quand rien ne va plus il suffit d’écouter sa petite voix. Celle que personne d’autre n’entend. Alors j’écoute. Et pour l’instant elle me dit de fermer les yeux et de maintenir le cap.
Quand rien ne va plus je joue aussi le joker du fondant pomme-potiron de Mamie, et même si ce n’est pas elle qui est allée choisir le potiron dans le potager, et bah c’est quand même super chouette pour un dimanche d’automne. En solitaire. (cf la recette en bas de page)
Ingrédients:
Pour un bon gros gâteau de 4 personnes
- 800g de potiron
- 200g de sucre
- 3 oeufs
- 150g de farine
- 1 sachet de levure chimique
- 80g de beurre en pommade
- 25cl de lait
- 3 pommes
- 1 pincée de sel
Préparation:
- Enlever la peau du potiron et le couper en morceau (la partie la plus relou…)
- Faire cuire le potiron dans une casserole avec un peu d’eau
- Lorsqu’il est cuit, l’égoutter et l’écraser dans un grand saladier pour en faire une sorte de purée
- Ajouter le sucre, les oeufs et une pincée de sel
- Ajouter ensuite la farine et la levure tamisées
- Ajouter enfin le lait et le beurre en pommade
- Couper ensuite les pommes en fines lamelles et les ajouter à la préparation (jusqu’ici la préparation n’est pas très ragoûtante j’en conviens mais n’y faites pas attention, après cuisson tout rentre dans la normale!)
- Beurrer un moule à manqué ou un grand plat à gratin, verser la préparation et enfourner à 180 °C pour 40-45min
Conseil de dégustation: Sous le plaid devant une bonne série (et j’en connais un rayon!) avec le chat qui fait le con 🙂