4 mois. Un tiers d’année. Un demi bébé. (Miam)
Il s’en est passé des choses. 4 mois sans mots, sans gâteaux aux myrtilles, sans pancakes du dimanche, sans bouquins à l’envers sur l’oreiller. Mais du travail, des révisions, des nuits blanches, des repas sur un coin de bureau à minuit 30, des nuits réduites à peau de chagrin. 4 mois à toute allure. En apnée.
Un anniversaire aussi. Qu’on n’a pas eu le temps de fêter vraiment mais on a dit qu’on se rattraperait. Un petit Prince relié en cadeau. Parce que le Petit Prince c’est toujours une valeur sûre. Des larmes. Des balades en moto jusque Montmartre. Des Tour Eiffel qui scintillent la nuit. Chaque nuit. Des cernes. Les papiers éparpillés. Du stress. Des appels à 2h du matin. Du thé à minuit. Des matins brumeux devant la lumière pâle d’un écran d’ordinateur.
“NOUS NE SERONS HEUREUX, SE DIT-ELLE ALORS,
QUE LORSQUE NOUS N’AURONS PLUS BESOIN
LES UNS DES AUTRES.”
Et puis un jour de Juin, souffler. Reprendre le cours de sa vie. Juste là où on l’avait laissé. Avec quelques ajustements. A peu de chose près la même. A peu de choses près. A une rencontre près. Réapprendre à apprécier le temps. Apprécier le vide. Sans culpabiliser, sans compter les minutes. Réapprendre à déjeuner en terrasse, à laisser les rayons du soleil inonder ses mollets. Savourer ces sourires qui m’avaient tant manqués. Pouvoir dire « je suis libre demain, après-demain, ou même ce week-end, et si ça ne va pas j’ai aussi beaucoup de temps pour toi la semaine prochaine ».
Aller à l’opéra. Manger du lonzu corse, boire des Spritz et s’assoir sur un banc du Champ de Mars, juste pour regarder passer la vie.
Sortir de sa coquille un peu aussi. Parce que parfois, certaines personnes valent le coup qu’on se mouille un peu plus. Qu’on accepte un peu plus. Qu’on risque un peu plus. On ne sait pas trop pourquoi. On sent juste que ça vient des tripes. Et que c’est le bon moment pour le faire. Plonger dans l’inconnu. Vers l’inconnu.
Tout ça m’avait manqué. Ces mots en pagaille, qui ne veulent pas dire grand-chose mais qui font un bien fou.
Cette vie qu’il faut d’abord vivre. Alors oui, 4 mois sans nouvelles, mais je crois que ça valait quand même un peu le coup. De s’y plonger vraiment, d’en souffrir, de manquer d’air, d’amour et de sommeil pour que chaque bouffée respirée aujourd’hui nous anime et nous ramène à sa fonction première : être vivant.
“QUAND NOUS POURRONS VIVRE
UNE VIE À NOUS,
UNE VIE QUI NOUS APPARTIENNE,
QUI NE REGARDE PAS LES AUTRESQUAND NOUS SERONS LIBRES.”
Une chanson douce, Leila Slimani
Pour ce retour sur la pointe des pieds, j’ai choisi une recette qui sent la fin de l’été, la famille et les miettes ramassées du bout des doigts sur le bord du plat. Avec les quetsches du jardin de Papy. Parfait pour les doux dimanches de Septembre.
Portions : 6 Temps de cuisson : 1h
Ingrédients
Pour la pâte:
- 250g de farine
- 80g de beurre
- 80g de margarine
- 20cl d’eau environ
- 1 pincée de sel
Pour la garniture:
- 800g de quetsches
- 40g de sucre
- 60g de poudre d’amandes
- 200g de ricotta
- vanille en poudre
Préparation
- Laver et couper en 2 les quetsches en les dénoyautant
- Les faire revenir dans une poêle avec une noisette de beurre et le sucre
- Préchauffer le four à 180°
- Dans un saladier verser la farine avec le sel, et y faire un puit
- Verser au milieu le beurre et la margarine en parcelle, puis malaxer avec les mains
- Ajouter l’eau petit à petit, si c’est trop sec augmenter un peu la quantité, sinon rajouter un peu de farine
- Lorsque vous obtenez une pâte qui ne colle plus, roulez la en boule
- Sur un plan de travail fariné l’étaler en cercle
- Saupoudrer de poudre d’amandes
- Verser les prunes et replier les bords pour ne pas que la garniture s’échappe
- Saupoudrer de vanille, de sucre et de petits morceaux de beurre
- Enfourner pour 40min en surveillant
- Vous pouvez saupoudrer d’amandes effilées à la sortie du four, ou servir avec de la crème anglaise ou de la crème fraîche épaisse